ok, so i lied

Date d'inscription : 02/11/2021

trigger warnings:

Do Sujaecrédit childish

anger

envy

luck

cruel

resourceful

neon nights

street trash / mad jae

citizen

none

12|04|04
(18 ANS ~~PRESQUE~~)

༓ ･ * ˚ ⁺ ‧WE'RE THE COOLKIDS
KR | +82

local dumbass knew
what he was getting
himself into but
did it anyways

~~DEAD~~ END
BISEXUAL MESS
SINGLE
TATTOOED

aries

Date d'inscription : 02/11/2021

not super into giving a shit

vulgar, insults are his love language ˖⋆ unwanted, la fâcheuse habitude de s'incruster partout même quand on veut pas de lui, parce qu'à force de se sentir de trop, il ne ressent plus la douleur du sentiment ˖⋆ talented, la facilité à apprendre des tricks au bout des doigts, le corps habitué aux chutes en tout genre, l'esprit entiché du calcul mental, les doigts qui s'amusent contre les cordes d'une vieille guitare ˖⋆ survival genius, la débrouillardise au fond des yeux ˖⋆ skating his way through the city ˖⋆ free-spirit, la personnification du chaotic neutral qui agit selon son bon vouloir sans faire grand cas des personnes qui l'entourent, c'est toujours sa propre personne qui comptera le plus parce qu'il sait qu'elle ne comptera autant pour personne d'autre.

how to unlove someone
La vie ne fait pas de cadeaux aux enfants du peuple. Et personne ne se demande ce qui se cache derrière les rires tonitruants des gosses qui sillonnent la ville en quête d'aventure, petite bande de mioches en vadrouille qui enchaîne connerie sur connerie parce qu'à la maison rien ne va alors ils ne voient pas pourquoi est-ce que dehors quelque chose devrait aller. Chez Sujae, c'est papa qui fout la merde. Il a de la chance -il croit- parce qu'au moins, l'alcool le met complètement KO. Papa, il a pas la force de lever la main, ni sur son fils, ni sur sa femme, il se contente de leur foutre une honte monumentale en se pissant dessus ou en dormant sur un bout de trottoir. C'est toujours au gamin d'aller ramasser le vieux sur le pavé. Ca le fait chier, il passe ses nuits à marmonner des insultes plus pour lui même que pour qui que ce soit d'autre et la journée, il s'endort en cours. Et les cris de maman résonnent autant que le bâton du prof qui s'abat sèchement sur sa table, parce qu'il n'est jamais assez bien pour personne Sujae, jamais assez parfait. Il arbore pourtant toujours ce sourire en coin, qui le fait passer pour la pire des canaille, qui énerve les adultes -ce qui le fait jubiler- et qui contribue à entacher encore un peu son image.

Le gamin n'a que sept ans la première fois qu'il vole, c'est des petits trucs au début, une barre chocolatée, une boîte de conserve. Puis avec les années, la confiance prend le pas sur la prudence, ses gestes deviennent si naturels qu'ils ne se remarquent plus vraiment. Il considère qu'on ne lui a pas laissé le choix. Sa mère se taille un mardi, elle claque la porte en plein hiver. Il était encore gamin, il a pas compris tout de suite qu'elle reviendrait pas maman, il lui a fallu du temps avant d'assimiler le fait qu'elle l'avait abandonné. Il a jamais vraiment voulu y croire, il a voulu la retrouver et il l'a observée de loin choyer son nouveau mioche, embrasser ton petit trou du cul de mari. Les scènes rendaient ses yeux humides, il avait envie d'aller la voir mais il en a jamais eu le courage. La peur lui tordait les entrailles, et si elle voulait plus de lui, pour de vrai ? Et si il avait enfin la confirmation qu'il était pas voulu, qu'il aurait dû crever, qu'il était de trop ? Il avait imaginé la scène un million de fois dans sa tête, le visage féminin était toujours déformé par le dégoût de revoir ce fils qui la poursuivait, elle lui hurlait à chaque fois des mots qui faisaient plus mal que les coups sur sa peau. Il en faisait des cauchemars qui le réveillaient la nuit, il se retrouvait trempé de sueur à regarder le plafond sale de sa chambre, seul au monde dans un appartement vide que son père aurait bien était incapable de retrouver tout seul et d'où sa mère s'était enfuie des années plus tôt. Il ne restait que lui, le plus fou de la famille pour rester dans un taudis pareil sans une once d'espoir d'en sortir.

don't you wish your boyfriend was fun like me ?
Les mains glissent sur les étagères aussi facilement que les sourires sur ses lèvres et le regard s'attarde toujours longuement sur les pupilles de ses interlocuteur, parce que du haut de ses quatorze ans, il a l'impression d'être le roi du monde, intouchable, rien ne peut l'arrêter ni le faire flancher. Rien sauf le regard dédaigneux du mec en Chanel qui le regarde comme si il avait commis un crime. Les doigts de l'adolescent s'arrêtent à quelques centimètres de la canette qu'il allait attraper et son regard dévie sur le côté, puis c'est tout son corps qui suit. quoi ? t'as envie de me demander si j'ai honte de voler ? pas quand t'es habillé comme ça j'espère. La honte, de dire à un mioche comme lui qu'il devrait avoir honte de voler quand on se balade dans des fringues qui valent plus que tout l'argent qu'il a vu dans sa vie entière. Le culot, il le lit dans ses yeux sombres, qu'il a envie de moufter, il le voit dans la courbure de ses lèvres en forme de coeur, dans ses doigts fins sertis de bagues qui passent rapidement dans ses cheveux blancs comme la neige. On dirait un mec qui sort tout droit d'une couverture de magazine, ceux que les vieilles lisent au salon de coiffure. Genre Vogue. Pourtant c'est un adulte et Sujae les déteste tous. Surtout ceux comme lui, qui transpirent le fric à plein nez. Le gamin fixe l'homme du regard jusqu'à voir ses lèvres bouger. Il détale comme un lapin avant même que le premier mot ne soit prononcé, sa main accroche la nourriture en passant et il envoie valser les bocaux qui explosent sur le carrelage. Le vendeur s'époumone déjà en se lançant à sa suite. Sujae s'en serait sorti -comme toujours- s'il ne s'était pas cogné dans un flic en sortant. Et pour la première fois, pendant une fraction de secondes, l'homme en uniforme a pu lire la peur dans les yeux du gamin avant qu'il ne reprenne ce rayonnement solaire qui l'habitait malgré les fringues noires et l'aura de mauvaise fréquentation qu'il dégageait.

Il slalome entre les passants, le skate scotché aux baskets, les mouvements sont agiles, il a l'habitude de manier la planche, en descend par moment pour y remonter aussitôt. Ca aussi, il l'a volé, comme la quasi-totalité de ce qu'il possède. Parce qu'il sait pas vraiment vivre autrement, qu'on lui a jamais donné un centime et que parfois, le frigo restait vide pendant des semaines si il ne ramenait rien. Faut pas que tu sois en retard, Sujae. Ton audience t'attendra pas Sujae. Les mots résonnent dans sa tête alors que les pieds martèlent le sol en marbre de la cour de justice. Le môme entre en trombe dans la salle, il est échevelé, mal fringué, le juge lui jette un regard sérieux. Encore un pauvre petit, qui a pas eu de chance et qui se retrouve à faire des conneries. C'est sûrement ce qu'il pense. Mais Sujae c'est pas un pauvre petit. Il sait s'occuper de lui, il a besoin de personne, il est fort, intouchable, brave. Il est son propre héro, celui qui pourrait remplir des bouquins entier avec des histoires ahurissantes et des frasques incroyable. Il a pas besoin d'un modèle ce gars là, la justice, c'est lui qui la fait et dans son monde, le bien et le mal n'existent pas.

Le procès se passe mal selon Sujae, bien d'après le reste du monde. Il finit en foyer de redressement parce que c'est nécessaire et qu'en plus son père ne s'est pas pointé à l'audience -comme prévu. La notion d'être seul au monde disparaît face à la foule de gosses aussi paumés que lui qui frôlent ses vêtements dans les couloirs du foyer. Les filles et les garçons sont séparés mais il leur faut pas longtemps pour trouver un moyen de se retrouver en douce pour fumer des cigarettes volées aux adultes qu'ils croisaient. La bande comporte cinq personnes, trois mecs et deux filles. Mais pas des filles comme on en voyait partout, nan. Pas celles qui peuplaient les drama et les écoles qu'il avait fréquentées. Elles, elles avaient les cheveux bleus et des tatouages faits maison, elles fumaient et riaient fort, même devant lui. Elles en avaient rien à foutre de la bienséance.

Drugs and fucking money
Une simple idée ~~de merde~~ qui foutrait sa vie en l'air ou presque, ils décident de se barrer parce qu'une des filles allait être placée ailleurs. Ils font le mur pendant la nuit et se retrouvent à errer la ville. Ils volent de l'alcool et font du skate ensemble jusqu'à ce que le petit matin se lève. Et le retour à la réalité est brutal, parce qu'ils ont rien et qu'ils ont besoin de thune. Ils se retrouvent à squatter chez un mec que l'un d'entre eux connait, c'est sale et ça pue chez lui, l'eau est froide, y a rien qui va. Mais au moins ils sont ensemble. Les mois s'égrènent à reculons en et pourtant les nouvelles expériences sont nombreuses et défilent en accéléré sous les yeux du môme perdu. Premier baiser, première fois, première fois à plusieurs, première défonce, première bataille perdue. Et les filles se prostituent parfois quand l'argent vous manque, il s'en fout, c'est pas son corps et il est bien content quand elles ramènent de la thune au fond, alors il se la fermes et il fait jamais une seule remarque déplacée. Les rires résonnent toujours dans l'appartement crasseux, malgré les problèmes le sourire est jamais vraiment effacé des bouilles juvéniles, les mains sont serrées dans la plus immense des tendresses et les regards échangés sont plein de malice. Les jours sont heureux, ponctués de cris et de dingueries qui manquent parfois de vous envoyer à l'hôpital, mais si y a une règle à l'appart, c'est pas d'adulte, pas de gouvernement, pas de flics, pas d'hôpital. Vous pouvez compter que sur vous même.

Une fille pique la pointe d'une aiguille dans son bras à répétition, elle dessine les aléas d'une vie compliquée sur ta peau. Il a pas mal, pas quand elle le tatoue, pas quand elle l'embrasse avec les dents, pas quand il tombe de son skate non plus. Il a peur de rien, l'ambition le démange, il rêve de devenir quelqu'un dans leur société déglinguée même s'il l'avouerait pour rien au monde. Il rêve d'avoir une jolie maison baignée de soleil et des trucs qu'il aurait pas volées. Il voudrait qu'on lui ai laissé une chance. Alors il enchaine les plans foireux, il se fait faire une fausse carte d'identité qui lui ouvre les portes du Paradis et l'accès à des jobs. Ca aurait été plus compliqué avec un casier et en étant mineur. Plus compliqué que ça en tous cas. Parce qu'il finit par y entrer, dans cette université, celle où vont tous les gens pétés de thunes de Busan. Bon, il ira pas jusqu'à dire qu'il y entre par la grande porte, mais y a rien de mal à y entrer par la porte de service la nuit. Il peut promener ses doigts sur les cordes des guitares flambant neuves et lire les restes de cours qui s'étalent sur les tableaux blancs.

mistakes were made