Bien sûr que l'on te voit ! Tu n'ignores aucunement que vu ta posture, bien des regards sont braqués sur toi. Des mines consternées les accompagnent voire quelques sourires. Mais quelles que soient leurs expressions, ils semblent tous passionnés par cette blondinette à quatre pattes par terre et essayant de passer l'accueil sans se faire découvrir par le jeune étudiant qui fait aujourd'hui office d'aide bibliothécaire. Il n'est point méchant, mais depuis qu'il te sait majeur de promotion en neurosciences, le damoiseau ne cesse de vouloir discuter avec ta personne. Et si encore il parlait savoir, cela ne te gênerait pas, mais il semble plus opportuniste que son air bêta ne pourrait faire croire. Bien sûr que tu devras passer devant lui en ressortant mais ton plan est tout prêt. Tu souris en pensant que tu pourrais un simple personnage de jeu de rôle menant une importante quête.


La stratégie est simple. Dès que tu ne seras plus en vue de celui que tu crois se nommer Hyun Sung, tu te lèveras enfin pour partir récupérer ce fameux nouveau livre que tu attendais tant. La faculté n'en a pour le moment commandé qu'un seul exemplaire et il ne peut être réservé. Premier arrivé donc, premier servi. Ou plutôt première. C'était assez facile, les oreilles traînent toujours. Il t'a juste suffi de donner une date erronée pour qu'aujourd'hui le Saint Graal soit à toi. Et le doux petit "bip" des machines à emprunter terminera ton épopée.


Du moins, il aurait dû en être ainsi. Au moment où ta main se pose sur la côte de la couverture, une autre, plus masculine se pose sur la tienne. L'espace d'un instant, tu pries pour que ce ne soit pas l'autre écervelé. C'est un visage inconnu qui te fixe, les sourcils froncés. Des hostilités vont devoir commencer ? Tu ne les aimes guère, avec une si grande fratrie tu en eu assez pour toute une vie mais s'il le faut...Le voyant se détendre, tu en fais de même mais tu enchaînes dans un coin de ton esprit l'ironie et le sarcasme pour essayer de te montrer courtoise.

"C'est exact. Tu ressembles à une chose et je t'aime : comment fonctionne l'intelligence artificielle et pourquoi elle rend le monde plus étrange de Janelle Shane vient tout juste d'être placée en rayonnage."toutefois ta main ne bouge pas d'un millimètre. S'il faut rester des heures sans bouger pour avoir le livre, tu le feras. Et l'inconnu à la main bien plus large et longue que la tienne, anecdote inutile mais que tu aimes relever, finira par se lasser.

Un sourire contrarié s'affiche sur ton visage. Si seulement les relations humaines pouvaient se calculer aussi facilement que des mathématiques. Oui, il existe une science qui essaie de mettre en lien ces deux faits mais tu la trouve des plus risibles. Tout ne peut s'expliquer par des chiffres ou des facteurs rationnels ! Heureusement que ce ne sont que des pensées, tu surprendrais ceux de ta composante majeure ici présents. Curieux qui, comme tant d'autres observes la scène. Ce n'est pas bon...tu vas devoir changer de stratégie. Tu comptais détourner son attention pour échanger les couvertures mais à présent, il y'a beaucoup trop de témoins prêts ç se mêler de ce qui ne les regarde aucunement. Les humains sont ainsi, toujours prêts à créer des griefs entre deux êtres juste par amusements.

Harabeoji Song a toujours affirmé que tu avais l'esprit vif. Et un l'instant, on ne pourrait le démentir. Bien qu'encore il faudrait que ta nouvelle rencontre soit elle aussi maligne. Le jeune bibliothécaire approchant, tu pourrais jouer de son semblant de penchant pour toi pour avoir l'ouvrage mais tu lui serais redevable et il en est hors de question. Ta main lâche la côte du livre pour venir une petite tape sur le torse de  ton adversaire. Rien de violent, juste cette attitude très coréenne que peuvent avoir certaines femmes.

"Oppa!!!! Pourquoi tu désires toujours les mêmes livres que moi ? À croire que tu le fais exprès !cette petite lumière qui s'allume dans ton regard s'allume, on ne peut la manquer, et tu la poses dans les pupilles de l'étudiant qui te fait face avant de lui plaquer le livre entre les mains."C'est la dernière fois que je te laisses l'avoir en premier. Je te laisses l'emprunter ? Je t'attend devant l'entrée de la bibliothèque.

Il n'y a en qu'une seule, il ne pourra pas s'enfuir. Et tu ne peux rester à l'accueil. C'est avec un petit sourire glorieux que tu sors, ta démarche déterminée, devant tous les autres étudiants qui chuchotent déjà entre eux sur un nouveau potentiel couple. Peut-être que tu n'auras pas eu le le bouquin, mais tu es sûre que le bibliothécaire te laissera tranquille. Et puis, tu seras sûrement sur bien des lèvres. Il était plutôt joli garçon, il ne  doit pas manquer de prétendantes ou prétendants. Et comme disait Oscar Wilde, S'il est au monde quelque chose de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas. N'ayant aucun jeune homme à ta poursuite, tu es sûre de ne briser aucun coeur. Le bibliothécaire ne veut que tes notes...En attendant, tu te poses contre le mur face à l'entrée. L'inconnu ne partira point en catimini.

Certes, tu aurais pu attendre des années qu'il finisse par lâcher ce livre toutefois tu avais vu chez cet inconnu la même étincelle de détermination qui éclaire ton visage quand tu désires profondément quelques choses. Il aurait été prêt à se battre, à laisser sa main sur la tienne malgré l'inconfort pour être sûre que tu ne t'enfuies pas avec. Ce n'était pas de l'agressivité et tu ne l'avais point perçu comme de la domination. Il savait ce qu'il voulait et c'était un trait que tu appréciais chez autrui. Au moment où vos regards s'étaient poser l'un dans l'autre, tu avais eu une bref moment d'incertitude. Il aurait pu faire une scène, jouer sur sa force car il te paraissait sportif quand toi tu ne savais tenir qu'un sabre ou une épée en escrime voire son charme pour que les demoiselles prennent sa défense. Mais, loin d'être déloyale, il n'en avait rien fait, préférant la discussion. Et tu lui aurais presque laissé l'ouvrage, tu aurais bien fini par le trouver en faisant jouer tes connaissances ou celles de tes parents, actes que tu détestais faire, pour trouver l'œuvre mais le cauchemar s'était approché. Et tu avais enfin trouvé une solution à ce problème qui te troublait depuis à présent des mois. Tu voyais d'ailleurs son expression contrite ta dis qu'il scannait le livre pour le donner à Oppa. Et quand le jeune homme sorti, tu vins vers lui, prennant son bras et attrapant le bouquin que tu brandis glorieusement

"Sunbaebae!!!! dis tu en jouant sur le mot sunbaenim et bébé'' On a enfin notre précieux '' tu commences à avancer avec lui dans le couloir, t'assurant que ton affreux prétendant vous observe. Et c'est le cas. Tu joues à la petite amie idiote jusqu'à ce que vous vous soyez assez éloignés du bâtiment. Tu te dégages du jeune homme et lui rend ce qu'il vient d'emprunter avant de le regarder dans les yeux, une expression amusée sur le visage. "Je fais d'une pierre deux coups. Et je te remercie d'avoir joué le jeu. affirmes tu en t'inclinant poliment et en lui parlant de nouveau formellement puisque tu ne le connais n'y d'Eve ni d'Adam '' Le bibliothécaire est un arriviste. Il ne cesse de me perturber dès que je viens étudier depuis qu'il sait que je suis major de promotion. Et crois moi, ses techniques de dragues sont plus que dérangeantes. De plus, je m'assure d'avoir le livre. Je te propose de rejoindre la planque des masters en robotiques, nous pourrions le lire à deux et en discuter. Deux esprits valent mieux qu'un pour réfléchir et surtout débattre. Sinon, je vais devoir te demander ton numéro pour que tu me dises le jour où tu le rendras. Et si tu refuses, crois moi que je le trouverais. En fait, il n'y a rien de surprenant que tu n'attires pas d'hommes intéressants. Tu n'es point jolie contrairement à tes sœurs qui rayonnent de beauté mais tu as cette aura de femme autoritaire, presque dominatrice. D'autant qu'encore vieux jeu, les Coréens ne supportent pas les demoiselles plus intelligentes qu'eux.

Les yeux dans les siens, même si tu te dois lever la tête bien haut car il ne manque pas de hauteur, tu tentes de comprendre ce que cet inconnu peut bien penser de toi. Ce n'est point par orgueil. L'estime qu'autrui possède envers toi ne t'a jamais effleurée. Quand on est la future héritière d'une des plus importantes sociétés internationales de robotiques et technologiques, on fait des envieux et les langues savent ressembler à celles de vipères. Toutefois, il te semble que pour "Oppa", surnom que tu n'utilisera sûrement plus jamais, ne te connaît aucunement. Sinon il aurait déjà réagit. Faux sourires et mensonges éhontés pour devenir proches de toi aurait fusées. Et cela te plaît, te rendant ainsi curieuse. Quand on n'attend rien de toi, quand on ne te connaît aucunement, que peut-on songer de Song Yubin?

Loin de voir dans ses prunelles de la consternation ou du mépris, t'informant ainsi que le jeune homme te prend pour une hurluberlue, tu souris en le voyant t'écouter. Et tu t'entends le remercier quand il t'affirme que ton idée est intéressante. Elle aurait pu l'être bien moins s'il n'avait point jouer le jeu "Je te remercie de n'avoir rien dit. Maintenant je serais sans nul doute un brin au calme quand j'irais emprunter un ouvrage" dis tu en t'inclinant, en guise de politesse. La Yubin intérieure sourit, sûrement doit-il à présent limite se pencher pour te voir. Tu es la plus petite des trois sœurs Song. Tes aînées et leurs longues jambes auraient pu choisir la voie du mannequinat plutôt que celui des études. Tu te redresses.'' Song Yubin mais tu peux me nommer Binnie ou Bunnie. Dans tous les cas, je vous suis pleinement reconnaissante Monsieur...?" À lui de décliner son identité. Tes yeux pétillent de malice. Ton inconnu l'ignore, mais c'est un profond soulagement de savoir que tu ne seras plus harcelée par ce petit jeune trop ambitieux officiant à la bibliothèque. Certaines histoires de Bora, née juste avant toi, t'effraient encore même si ta fierté ne l'affirmerait à personne. Même ta meilleure amie.

Tu t'inclines encore une fois, respectueuse, lorsque ton inconnu se présente avant de lui montrer une direction. "C'est par là" ton doigt désignes une partie de Yale Korea où peu vont. Ce sont les limites de la faculté et ce n'est point guère l'endroit le plus charmant ou fréquenté. Tu t'engages, d'un pas décidé. Ta démarche à toujours été affirmée mais il te faut faire bien plus de pas que ton compagnon de lecture pour la même distance. Si tu n'avais pas l'habitude de marché vite, tu serais sans doute essoufflée. Après une dizaine de minute de marche, te voilà devant quelques ronces. Un œil observateur verrait qu'elles ont souvent été malmenées et pour cause, elle encadre un grand arbre. Dans ses feuillages, se trouvent une cabane en bois. Surprenant pour une université certes "Un de nos camarades à eu pour projet de montrer qu'en cas de montée des eaux comme le réchauffement climatique l'annonce, une simple maison dans un arbre pourrait suffire à l'humanité. J'ignore si le professeur est idiot ou s'il a eu droit à un pot-de-vin mais il lui a trouvé un arbre et octroyé une excellente note. Comme si nous aurions des panneaux solaires en cas de fin du monde." affirmes tu amusée tout en dénouant une corde à nœud accrochée non loin de la trappe permettant l'entrée. "Je te laisses monter en premier. Le code du cadenas sont les 4 premiers chiffres de Pi." il n'aura aucun mal à monter la corde. Il te paraît sportif mais tu peux te tromper. Tu n'es point en psychologie ou en profiling après tout. Tu ne fais que créer des robots proches de l'Humain.